7ème Assemblée mondiale de la Campagne mondiale pour l'éducation Discours de Sobhi Tawil
7ème Assemblée mondiale de la Campagne mondiale pour l'éducation Discours de Sobhi Tawil
Johannesburg, 22 novembre 2022
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C’est un réel plaisir d’être parmi vous à l’occasion de la 7e assemblée mondiale de la Campagne mondiale pour l’éducation, dont le thème est « Repenser le futur de l’éducation ».
Il est également très encourageant de voir comment la CME, en tant que mouvement mondial de la société civile, continue de s’engager dans la dynamique internationale en cours pour repenser l’éducation, pour transformer, afin de réimaginer nos futurs ensemble.
Un premier jalon de cette dynamique mondiale est le rapport de la Commission internationale sur les futurs de l’éducation Repenser nos futurs ensemble : un nouveau contrat social pour l’éducation qui a été lancé il y a exactement un an, en novembre 2021.
Depuis sa publication fin 2021, le rapport de la Commission Sahle-Work sur les futurs de l’éducation est devenu l’une des références clés pour le processus du sommet sur la transformation de l’éducation lancé par le Secrétaire général des Nations Unies en 2022.
Pourquoi transformer l’éducation ?
Il y a deux raisons de transformer l’éducation.
Premièrement, malgré les progrès réalisés dans l’élargissement de l’accès à l’éducation, nous constatons que des centaines de millions d’enfants, de jeunes et d’adultes continuent d’être exclus du droit fondamental à l’éducation. Nous sommes dans la troisième décennie du 21e siècle. Comment est-ce possible ? Il est temps de repenser nos modèles et nos approches. Il ne suffit pas de faire la même chose, il faut faire les choses différemment. C’est une raison suffisante pour transformer l’éducation.
Deuxièmement, la transformation de l’éducation est liée aux futurs probables et possibles. Une grande partie du débat sur l’avenir de l’éducation est souvent formulée en termes d’adaptation de l’éducation à des changements sociaux et économiques plus larges. Mais l’urgence de notre époque, l’urgence de l’impact de la destruction continue de notre environnement naturel, du changement climatique, de la concentration croissante des richesses et de l’exclusion persistante des personnes les plus vulnérables économiquement, de l’élargissement des divisions sociales et de la polarisation de nos sociétés, du recul démocratique que nous constatons, exige non pas que l’éducation s’adapte aux changements plus larges, mais que l’éducation nous aide à changer de cap, à prendre une direction différente, à transformer l’avenir.
Ce n’est qu’en transformant l’éducation que nous pouvons espérer à la fois rectifier les exclusions éducatives persistantes et assurer un avenir plus juste et durable.
Que signifie la transformation ?
La transformation ne consiste pas à faire la même chose en plus grande quantité. Transformer l’éducation implique des changements fondamentaux dans les processus éducatifs. Cela signifie aller au-delà des réformes. Plutôt que de meilleures versions des systèmes existants, la transformation implique des systèmes éducatifs différents de ceux d’aujourd’hui. Il s’agit d’une métamorphose.
Un nouveau contrat social pour l’éducation comme bien commun
Une telle transformation nécessite un contrat social renouvelé pour l’éducation, c’est-à-dire une vision renouvelée de l’objectif de l’éducation, un ensemble de principes directeurs, de nouvelles dispositions de gouvernance, une redéfinition des rôles de l’ensemble des parties prenantes impliquées dans l’éducation en tant que responsabilité collective, entreprise publique et bien commun.
Le choix du terme « bien commun », plutôt que « bien public », est intentionnel.
- Lorsque nous parlons de l’éducation en tant que bien commun, nous réaffirmons la primauté de la dimension collective de l’éducation en tant qu’entreprise sociétale et responsabilité partagée. Il s’agit d’une éducation qui sert les intérêts publics et se déroule dans des espaces publics.
- Lorsque nous parlons de l’éducation en tant que bien commun, nous soulignons la nécessité d’une coopération plus forte entre les différentes parties prenantes, une coopération fondée sur un engagement envers le principe de solidarité et les droits de l’homme fondamentaux.
- Lorsque nous parlons de l’éducation en tant que bien commun, nous parlons de participation démocratique. C’est-à-dire de processus inclusifs de formulation et de mise en œuvre de politiques publiques, avec une responsabilité adéquate. Un contrat social renouvelé pour l’éducation en tant que bien commun exige de nouvelles formes et institutions de démocratie participative.
Un mouvement mondial pour transformer l’éducation
Comme vous le savez, le rapport de la Commission internationale sur les futurs de l’éducation n’est pas un schéma directeur, c’est une invitation au débat public, au dialogue politique, à la recherche, à l’innovation et à l’action pour transformer l’éducation. Il s’agit d’une invitation à renouveler le contrat social pour l’éducation afin de la transformer.
Il faut un processus, un mouvement mondial, pour transformer l’éducation. Avec ses membres issus de plus de 120 coalitions de plus de 100 pays plaidant pour l’éducation en tant que droit de l’homme fondamental, la Campagne mondiale pour l’éducation est la mieux placée pour faire entendre les voix de la société civile, d’une importance capitale, dans la transformation de l’éducation.
De même que nombre d’entre vous se sont engagés dans l’élaboration du rapport sur l’avenir de l’éducation en 2020-2021, nous avons maintenant besoin de vous pour tirer parti de la dynamique du sommet sur la transformation de l’éducation, en redéfinissant un nouveau contrat social pour l’éducation capable de transformer les systèmes existants et d’assurer un avenir plus juste et durable pour tous.
