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By the end of 2018, over 70 million individuals were forcibly displaced worldwide as a result of persecution, conflict, violence, as well as human rights violations. Access to quality education is key to mitigate the effects of conflict.

01CREDIT: Fadi Arouri

À la fin de l’année 2018, plus de 70 millions de personnes avaient été déplacées de forceà travers le monde, une conséquence directe des persécutions, des conflits, des violences et des violations des droits humains. C’est une hausse de 2,3 millions par rapport à l’année précédente. On dénombre dans le mondeplus de 25 millions de réfugiés, 41 millions de déplacés internes et 3,5 millions de demandeurs d’asile.

En 2018, le conflit est devenu une caractéristique négative du Moyen-Orient contemporain, forçant des millions d’individus et de familles à fuir leur foyer.Parmi les 70 millions de personnes déplacées dans le monde, près de 40 % sont originaires des pays arabes, principalement de Syrie et de Palestine.

L’éducation : un droit humain fondamental qui doit être garanti dans les situations d’urgence

Le droit à l’éducation fait partie des droits fondamentaux garantis par d’innombrables conventions et traités internationaux, notamment, entre autres, la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention relative aux droits de l’enfant, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Sous le thème global de la semaine mondiale d’action pour l’éducation de la Campagne mondiale pour l’éducation« Faire du droit à une éducation publique de qualité, inclusive, équitable et gratuite une réalité », les organisations membres de la Campagne arabe pour l’éducation pour tous (ACEA) ont mis sur pied des événements coordonnés dans plus de 10 paysdu monde arabe.

De plus, consciente de l’importance de l’éducation dans les situations d’urgence, l’ACEA a formé ses membres en Jordanie, au Liban, en Palestine et en Irak à utiliser une approche éducative sensible au conflit pour sauver des vies et à appliquer les normes du Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d’urgence (INEE). Les principaux aspects des normes de l’INEEet la manière de les appliquer sont maintenant familiers aux membres de l’ACEA. Il est à la fois nécessaire et important de comprendre l’interaction entre les conflits et chaque domaine des normes minimales de l’INEE, en particulier la politique éducative et son interaction avec le travail des coalitions.

Au Yémen, la situation progresse grâce à la mobilisation de la communauté, mais les besoins restent criants

Au Yémen, la coordination et la collaboration efficaces entre le Bureau des Nations Unies, le ministère de l’Éducation, le ministère de l’Enseignement supérieur et la Coalition yéménite pour l’éducation pour tous(YCEA)ont permis de mettre des écoleset des universités à disposition des réfugiés. En prenant appui sur ces accomplissements, la coalition yéménite a élargi la portée de ses activités afin d’impliquer toutes les personnes concernées par le biais d’une vaste mobilisation communautaire regroupant des parents, des syndicats d’enseignants, des organisations de la société civile, des partis politiques, le ministère de l’Éducation, des organisations internationales et les médias.

Pourtant, malgré les avancées significatives obtenues par les acteurs de l’éducation dans la région, de nombreux problèmes persistent. Par exemple, au Yémen, 97 % des réfugiés viennent de Somalie et d’autres pays africains voisins, et on compte plus de 4 millions de personnes déplacées au Yémen qui peinent à accéder à leur droit à l’éducation. L’éducation est un outil crucial pour rebâtir la société dans son ensemble et aider les réfugiés du monde entier à revenir à une vie normale.

La Coalition yéménite pour l’éducation pour tous (YCEA)est parvenue à protéger le processus éducatif en établissant des ententes avec les partis politiques et les factions rivales au Yémen depuis le début de la guerre en mars 2014 et jusqu’à aujourd’hui. En outre, l’YCEA, l’ACEA et la CME ont publié un solide exposé de position sur la crise de l’éducation au Yémen titré « L’éducation a besoin d’un soutien immédiat et concerté pour éviter qu’une génération entière en soit privée ».

Le gouvernement doit investir dans l’éducation pendant et après les situations d’urgence

Les membres de l’ACEA qui travaillent dans le secteur de l’éducation en situations d’urgence savent clairement quels sont les facteurs clés de l’apprentissage. L’enjeu le plus important dans ces situations estl’accès à une éducation de qualité. Par ailleurs, l’éducation à la citoyenneté, les valeurs des droits de l’homme, les compétences de la vie courante et l’affirmation de soi sont des éléments essentiels pour les enfants qui vivent dans des situations d’urgence. L’éducation de base, l’enseignement primaire et l’alphabétisation sont indispensables pour les enfants. Enfin, il ne doit y avoir aucune discrimination fondée sur la religion, le sexe, la race ou le handicap dans l’éducation primaire gratuite et obligatoire.

Nous savons que, pour les personnes en situations d’urgence et les demandeurs d’asile, le plus grand défi est de parvenir à maintenir une éducation gratuite et obligatoire en dépit du manque de ressources financières et humaines. En conséquence, il convient d’adopter des politiques nationales spéciales pour l’éducation en situations d’urgence, notamment :

  • allouer des budgets fixes à l’éducation en situations d’urgence;
  • élaborer et concevoir des programmes éducatifs qui répondent aux besoins de l’éducation en situations d’urgence;
  • prendre en compte les besoins de soutien psychologique et social;
  • se concentrer sur les droits de l’homme et les valeurs citoyennes;
  • préparer des programmes scolaires spécifiques, exempts de préjugés et centrés sur les compétences et les connaissances de base;
  • mettre l’accent sur l’utilisation de la technologie et des applications mobiles (en s’inspirant du succès de l’expérience menée en Afghanistan);
  • et recruter du personnel qualifié, flexible et expérimenté.

Dans ces circonstances, l’enjeu politique central est de permettre aux personnes réfugiées et déplacées d’acquérir les compétences qui les aideront à échapper au cycle de la pauvreté. Nous devons envisager l’éducation sous l’angle de la sensibilité aux conflits afin de cerner les situations inédites dans les systèmes éducatifs actuels.

Nous exhortons les gouvernements à investir dans l’éducation afin d’être plus réactifs en cas de conflit ou de situation d’urgence, de sorte à optimiser les ressources humaines, à doter les personnes de compétences modernes, à protéger les enfants et leur droit à l’éducation; et à faire preuve de plus de souplesse pour garantir la cohésion sociale, l’inclusion et le bien-être de tous.

Pour obtenir plus d’informations, veuillez contacter :

Refat Sabbah, secrétaire général, Campagne arabe pour l’éducation pour tous – ACEA

Fotouh Younes, coordinatrice du plaidoyer, Campagne arabe pour l’éducation pour tous – ACEA

Auteurs:

July 04, 2019 by Refat Sabbah, Arab Campaign for Education for All- ACEA and Fotouh Mahmoud Younes, Arab Campaign for Education for All- ACEA.

Images credit:Fadi Arouri

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La Campagne Mondiale pour l'Éducation (CME) est un mouvement de la société civile qui vise à mettre fin à la crise mondiale de l'éducation. L'éducation est un droit humain fondamental et notre mission et de nous assurer que les gouvernements agissent dès aujourd'hui pour réaliser le droit à une éducation publique gratuite et de qualité pour tous.